En 2017, HomeExchange soufflera ses 25 bougies ! Ed Kushins, fondateur de HomeExchange, revient sur ce quart de siècle d’aventure, depuis les tout débuts, aussi modestes soient-ils, jusqu’à aujourd’hui.
« Cher Ed, nous avons prévu d’inclure dans la newsletter de fin janvier un article intitulé Ce que nous avons appris en 25 ans. Pourrais-tu nous écrire quelque chose à ce propos ? ».
En général, quand on me confie des missions comme celle-ci, je fonce et je m’y mets tout de suite, surtout quand il s’agit de fêter les 25 ans de HomeExchange. Mais cette fois, je dois bien avouer que j’ai procrastiné comme jamais. À force d’introspection, je me suis rendu compte à quel point ces 25 années avaient été importantes pour moi et à quel point je suis confiant pour l’avenir. Le titre de l’article me mettait mal à l’aise, aussi : « Ce que nous avons appris en 25 ans »; un peu trop moralisateur à mon goût.
Je me contenterai donc de vous faire part de quelques anecdotes et autres réflexions purement personnelles. À vous de décider si vous y voyez quelque enseignement éventuel.
Des débuts modestes, presque accidentels
HomeExchange n’était pas voué à devenir une entreprise, au départ. En 1992, divorcé depuis peu, j’ai eu envie d’emmener mes enfants (alors âgés de 14 et 11 ans) à Washington D.C. pour les vacances. Je savais que le voyage ne serait pas de tout confort, avec les visites toute la journée, pour ensuite rentrer, le soir venu, dans une chambre d’hôtel exigüe avec pour tout mobilier deux lits, une chaise, une télévision (et pas de réfrigérateur). Je suis un lève-tôt, contrairement à mes enfants. Je me voyais déjà patienter deux heures chaque matin pour aller prendre le petit-déjeuner.
Internet et Google n’existaient pas à l’époque, mais j’avais entendu parler de « l’échange de maisons » par le bouche-à-oreille. Je me suis donc mis en quête de personnes désireuses d’échanger leur maison à Washington contre la nôtre, à Hermosa Beach, en Californie. Nous avons passé des vacances formidables ! Mes enfants et moi avions chacun notre propre chambre, et il y avait même une piscine, une table de billard, des flippers et trois téléviseurs. Mais surtout, nous avions une cuisine avec un réfrigérateur, où je pouvais ranger les céréales, le lait, les fruits et d’autres choses pour satisfaire nos petites faims à n’importe quelle heure de la journée.
Je me suis alors rendu compte à quel point échanger sa maison était tellement plus confortable qu’un séjour à l’hôtel, outre le fait que c’est entièrement gratuit. Autre avantage auquel je n’avais pas pensé : nous n’étions pas obligés d’arriver après 15 heures et de quitter les lieux avant 11 heures.
La structure et la mise en ligne
À ce stade, l’idée d’en faire une entreprise ne m’avait pas encore effleuré l’esprit; tout ce que je voulais, c’était partager le principe de l’échange de maisons avec d’autres gens. Je me suis donc mis en tête de créer un petit club pour ces personnes qui souhaitaient échanger leur maison pendant les vacances. J’ai donc lancé un répertoire papier, que les membres du club recevaient par la poste.
En 1995, ce qui était au départ un hobby s’était transformé en passion commune, puisque le club comptait alors plus de 1000 membres. Faire connaître notre club auprès du plus grand nombre était cependant laborieux et le coût engendré par la production et la distribution de notre répertoire en faisait un hobby très coûteux. Je m’occupais de tout, avec toutefois l’aide de mon amie Judy, qui venait chez moi pour répondre au téléphone et préparer les enveloppes.
Et puis un jour, le miracle : des gens inventent l’Internet ! J’ai eu la chance de me rendre compte du potentiel de ce nouvel outil pour étendre notre portée et réduire nos coûts. Je suis donc passé à une communauté en ligne. Non seulement HomeExchange.com était l’une des toutes premières entreprises en ligne, mais c’était aussi l’une des premières communautés sociales à voir le jour dans le monde du voyage. Nous avons aujourd’hui plus de 70 000 membres actifs dans le monde, dans plus de 150 pays.
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Préserver l’esprit « familial »
J’ai eu l’occasion de travailler dans de grandes entreprises. Voilà pourquoi je me suis toujours fait un point d’honneur de préserver l’esprit « familial » de ce site, même si nous grandissions peu à peu. Il y a des années de cela, j’ai visité une usine Chevrolet, et cette visite a eu une influence étonnante sur la manière dont nous avons envisagé le développement de HomeExchange. Je ne me souviens pas de grand-chose de cette visite, si ce n’est que le parking était rempli de Fords et de Toyotas. Je ne comprenais pas pourquoi les employés de Chevrolet ne roulaient pas tous en Chevrolet.
Des années plus tard, lorsque nous avons commencé à nous entourer de collaborateurs supplémentaires, nous avons tenu à les recruter presque exclusivement parmi la communauté HomeExchange. Aujourd’hui, tous les membres de l’équipe ou presque sont des membres du site et ont donc eux-mêmes l’habitude d’échanger leurs maisons. J’aime à penser que cette façon de travailler se traduit par des produits de meilleure qualité, par un meilleur service et par une expérience plus agréable pour nos membres. J’ai même rencontré William et Jim, mes deux partenaires, qui sont aujourd’hui devenus mes meilleurs amis, alors qu’ils faisaient des échanges de maisons à Hermosa Beach. Est-ce le karma ?
Tout est question de confiance, d’optimisme et de curiosité
J’ai la chance incroyable d’avoir passé ces 25 dernières années entouré d’une équipe et de membres qui apprécient ce que HomeExchange propose. Nous recevons très peu d’appels de personnes furieuses ou mécontentes, et quand cela arrive, je demande à ce qu’on me les envoie. J’essaie alors d’en faire mes nouveaux meilleurs amis ou, du moins, de résoudre leur problème, et j’y parviens généralement.
Mais ce n’est pas pour rien que ces cas sont si rares. Je suis convaincu que la plupart des HomeExchangeiens sont génétiquement prédisposés à faire confiance et à être d’un tempérament optimiste et curieux. C’est dans leur nature, et leur expérience avec HomeExchange/HomeExchange ne fait qu’accentuer ces traits de caractère. Quant aux autres, ceux qui hésitaient au départ mais qui se sont montrés suffisamment aventureux pour tenter l’expérience, ils se rendent compte que le site et les échanges les influencent dans le bon sens. Beaucoup de gens, voire la plupart, s’inscrivent au départ sur HomeExchange/HomeExchange dans le but de faire des économies pour leurs vacances, et c’est un fait. Mais très vite, ils découvrent à quel point l’échange de maisons est aussi un moyen de voyager confortablement, et que le fait de rencontrer les voisins, de bénéficier des conseils de leurs partenaires d’échange et d’avoir la possibilité de « vivre comme un habitant » leur fait aussi vivre des expériences mémorables.
HomeExchange fait du monde un grand village, un monde plus personnel, un monde meilleur. Les gens s’ouvrent à de nouveaux horizons et à de nouvelles expériences, et ils voyagent plus longtemps et plus souvent. S’il y a bien une phrase qui revient tout le temps sous différentes formes, c’est celle-ci : « HomeExchange a changé ma vie ». Terry, mon épouse, était elle-même sceptique et mal à l’aise au départ à l’idée d’avoir des « inconnus » chez nous, mais elle est aujourd’hui aussi enthousiaste que moi.
Nous continuons à faire au moins 3 ou 4 échanges par an et aujourd’hui, depuis l’arrivée du Programme Passport, nous mettons notre « guesthouse » à disposition des membres toute l’année et nous allons voyager encore plus. Parmi nos derniers échanges, nous avons par exemple passé plusieurs semaines à New York et à Paris, trois merveilleuses semaines à Queenstown, en Nouvelle-Zélande, nous avons séjourné chez d’anciens partenaires d’échange (qui sont, depuis lors, devenus de très bons amis) à Berkeley, en Californie, et nous attendons avec impatience le mois de novembre pour partir en croisière faire de la plongée sous-marine dans la Grande barrière de corail, en Australie.
Et demain ?
HomeExchange/HomeExchange a toujours été et restera bien plus qu’une simple entreprise. Je considère les membres de notre équipe et nos membres comme des membres de la famille. J’aime à penser que nous avons contribué à faire de l’échange de maisons un mode de voyage désormais répandu.
J’adore le fait de pouvoir cliquer sur « Contactez HomeExchange » et de savoir qui est de l’autre côté de l’écran; c’est bien souvent quelqu’un que j’ai beaucoup fréquenté au fil des ans, avec qui j’ai déjà partagé un repas, avec qui j’ai déjà parlé sur Skype. Je pense à Tessa (qui s’est mise au stand-up-paddle dernièrement), à Kristina (qui — quelle surprise ! — n’était pas blonde la dernière fois que je l’ai vue), ou à John ou Nick ou Marina ou Tom ou Nina ou Stephan.
Il m’arrive de me connecter juste pour leur dire bonjour. Mais le temps passe et les choses changent. Il y a quatre ans, je me suis rendu compte qu’il était temps de faire appel à quelqu’un de compétent, qui nous permettrait, à Terry et moi, de prendre un peu plus de temps pour nous. Je connais à présent personnellement chaque membre de l’équipe et ses proches, mais nous sommes prêts à écrire un nouveau chapitre, dont je suis certain qu’il sera positif et qu’il préservera l’esprit « HomeExchange ». Bring it on !
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