Citez-moi une métropole dont le musée soit cité dans une célèbre chanson d’amour, qui ait plus de parcs et jardins que toute autre grande ville du monde, assez d’audace “fashion” pour lancer la mini-jupe, une scène musicale marquée par les Beatles et un charmant blondinet à bicyclette pour Maire.

Merveilleux Boris Johnson. Sa chevelure improbable et sa personnalité résument à eux seuls le Londres d’aujourd’hui. Il a assez de cran pour discuter d’égal à égal avec la Reine, assez de finesse politique pour préférer son vélo à la voiture officielle, et assez d’excentricité pour comprendre Londres comme nous, les Londoniens.

Il n’y a rien vraiment rien qu’on ne puisse pas faire dans le Londres de Boris. Prendre le thé au Ritz, piqueniquer à Richmond Park, voir une pièce de Shakespeare au Globe ou prendre part au spectacle du Roundhouse. Visiter Buckingham Palace ou s’imaginer vivre sur une barge à Little Venice, à seulement 10 mn de West End. Faire du shopping toute la journée chez Fortnum’s, Harrods ou Selfridges, à moins qu’on ne préfère Hipsturbia, le nouveau quartier branché de East End et ses boutiques vintage.

Allez visiter nos parcs. Ils ont été créés par ces excellents philanthropes Victoriens qui pensaient que Londres avait droit à sa part d’air pur. Comme Boris. A Richmond Park, il y a les chevreuils que Henry VIII aimait chasser, à Saint James ce sont les pélicans blancs, sans compter les milliers d’oiseaux, d’abeilles et de créatures rampantes, hôtes peu dignes de loger dans une si grande ville.

Vous avez dit musées? Rien de poussiéreux dans ma ville, ils bouillonnent d’énergie. Le Roi de tous les musées de Londres, le British Museum, immortalisé par Ira Gershwin, ne se livre pas en une seule visite. Traitez-le comme un grand-père chéri à qui vous rendez visite pour une heure de temps en temps.

Emmenez un enfant avec vous au Science or Natural History Museum et comptez sur lui pour enflammer votre imagination. Essayez aussi le Victoria and Albert, V&A pour les intimes. D’une pièce à l’autre, vous rêverez devant les fastueuses robes Tudor agrémentées de perles grosses comme des œufs de pigeon, ou vous plongerez dans la vie et l’œuvre de David Bowie. A Londres nous aimons et pratiquons tous les sports, et grâce à l’héritage des Jeux Olympiques, nous avons un stade pour en profiter à fond. Faire du roller à Somerset House ou naviguer sur la Tamise, vous pouvez même nager dans la Serpentine, si vous êtes assez fou pour rejoindre l’intrépide « commando de 6h du matin » qui y plonge depuis 1864.

La National Art Gallery est presque aussi connue que Buckingham Palace et les visiteurs s’y déversent par millions. Mais nous avons tant de petites galeries innovantes qui méritent le détour. The Courtauld à Somerset House, avec sa fabuleuse collection permanente d’impressionnistes, est une révélation, en particulier avec l’exposition ‘Becoming Picasso’ qui se tient actuellement. La Graham’s Gallery, dans mon quartier, est, elle aussi, une découvreuse de jeunes artistes. Pas besoin d’être un cheik arabe ou un oligarque russe pour acheter quelque chose de beau. J’aime aussi passer chez Gladwell and Patterson à Knightsbridge pour voir leurs collections d’artistes vivants. C’est un sentiment très particulier d’acquérir une œuvre auprès d’une personne qui va célébrer l’évènement avec sa famille et trinquer à votre flair artistique et à votre esprit généreux.

Vous pouvez même apprendre à skier dans de la vraie neige à Londres. Bon, d’accord, en-dehors de la ville, près de St Albans. Mais quelle façon originale de passer la matinée avec des jeunes qui rêvent de montagne et peinent à se faire offrir le billet d’avion par papa et maman. J’ai emmené mes 2 petits-fils qui n’en croyaient pas leurs yeux. Incroyable, comme on peut apprendre à skier dans son propre jardin ou presque.

Oui, nous avons une histoire et des traditions à foison, mais la différence, c’est qu’elles sont vivantes. Les choses bougent à Londres. Moi? Je ne vivrais nulle part ailleurs.